Google, la dictature du backlink


Google, la dictature du backlink

Il y a quelques temps, je suis tombé sur un article qui avait un peu fait parler de lui, ne me demandez pas l’url ou le titre, je ne me rappelle que du contenu.

En gros, l’auteur de l’article fustigeait les référenceurs en les accusant d’être à l’origine de tous les maux de l’internet moderne et de son principal représentant, Google.

Ce qui m’a fait rire à la fin de la lecture de l’article, c’est que l’auteur se positionne comme faisant du marketing… Poutre, paille tout ça.

Dans le fond, il a raison, oui, les SERPs sont, sur certaines requêtes totalement, trustées par le travail de référenceurs, à tel point que même des personnes qui ne sont pas particulièrement du secteur comprennent tout de suite qu’il y a quelque chose de pas totalement normal (n’est ce pas Charles ?).

Je ne vais pas dire le contraire étant donné qu’une grande partie de mon travail actuel consiste à pousser les sites de certains de mes clients sur certaines requêtes plus ou moins concurrentielles.

Seulement, voilà, si les référenceurs sont des joueurs professionnels du poker googlelien, ils  n’ont pas édité les règles du jeu, c’est Google et lui seul qui en est à l’origine.

Car voyez vous, Google a placé le lien entrant (le fameux backlink) et ce depuis bien longtemps comme facteur principal de son algorithme de classement et bien souvent au détriment de la valeur du contenu.

J’ai eu l’occasion d’effectuer quelques tests sur des sites de clients tous frais tous beaux, des sites nouveaux nés uniquement nourris au lait maternel (leur contenu) avant que les compléments alimentaires et les hormones (les backlinks) ne viennent totalement perturber leur rythme de croissance.

Pour que mes tests ne soient pas biaisés, je n’ai volontairement utilisé aucun outil fourni par google, ni analytics, ni Google Webmaster tools et je n’ai pas surfé en mode connecté sur aucun de ces sites (par contre, aucun contrôle sur les ordinateurs de mes clients).

Ces sites ont juste une structure propre, des contenus bien pensés et rédigés en ayant à l’esprit à la fois la lecture par le visiteur et les robots de moteurs de recherche, sans sur optimisation, sans techniques borderlines.

En fait, chaque site possédait un seul et unique backlink, celui fourni par l’hébergeur sur sa homepage pour chaque nouvel hébergement commandé, ce backlink est temporaire, mais suffisant pour faciliter la découverte des sites par les robots des différents moteurs de recherche.

J’ai laissé faire le temps, les résultats sont assez probants, et je n’ai testé que sur Yahoo et Google.

Sur un secteur à faible concurrence, un des sites se place rapidement en première page de Yahoo sur une grande partie de ses mots clés et expressions principales ainsi que sur de nombreuses requêtes secondaires. Par contre sur Google, si l’expression pour laquelle le site est optimisé arrive à se positionner en première page, pour le reste on part rapidement en deuxième voir troisième page de résultats.

Sur un secteur moyennement concurrent, les résultats sont sensiblement les mêmes chez yahoo, mais chez google, les écarts commencent à se creuser, les requêtes secondaires arrivent encore à se placer correctement, mais dés qu’on arrive à des choses assez « génériques », les positions plongent.

Sur un secteur « fortement » concurrentiel, entre yahoo et google, c’est le jour et la nuit, on obtient toujours par défaut des positions corrèctes chez yahoo par contre sur Google ça commence à ressembler à une guerre de tranchées ou les protagonistes s’amusent à jouer à cache cache.

On note même, et ça c’est assez étrange des comportement à la limite de l’illogique sur certaines expressions tournant autour d’une même thématique centrale mais « étendues » à une thématique complémentaire. En effet, ces expressions « secondaires » arrivent finalement à pas trop mal se positionner sur un marché relativement concurrentiel (2ème, troisième page de résultats) mais la thématique mère, elle, est tout simplement invisible, le site n’apparait tout simplement pas chez Google, ou alors très très loin, c’est à dire au delà des 200 premiers résultats retournée.

Le pire que j’ai constaté à ce jour est une 7ème place sur yahoo sur une requête très concurrentielle et aucun résultat retourné pour le site chez Google (alors que la page est bien indexée), avouez qu’il y a de quoi se poser des questions.

Puis viennent, pour certains de ces sites, les campagnes de linking à proprement parler, campagnes initiales que j’effectue en général sur une période de trois mois.

Bien sur je surveille les évolutions des positions de ces sites tout au long de ces trois mois, mais c’est le comparatif final qui est important.

Su un secteur à faible concurrence, on voit les positions initialement proposées par yahoo confortées et légèrement évoluer vers le haut, sur Google on arrive à fixer aisément les expressions principales en première page, voir top 5 et les secondaires (celles que l’on travaille le moins) suivent le mouvement.

Et l’on obtient les mêmes résultats sur des secteurs moyennement et fortement concurrentiels, la somme de travail n’étant juste pas la même.

Au final, quand on voit les écarts entre Yahoo et Google, sur le positionnement pur du contenu, puis par la suite sur les évolutions possibles qu’entraine une campagne de linking, il ne faut pas s’étonner si les référenceurs trustent les premières places pour eux ou leurs clients, Google, quoi qu’en dise Matt Cutts, leur a ouvert les portes en grand, même si, de temps en temps, il leur rapelle qu’il faut de préférence s’essuyer les pieds avant d’entrer.


30 réponses à “Google, la dictature du backlink”

  1. Mais du coup je trouve yahoo aussi peu logique que google alors ;)
    Comment arrives-tu à avoir une bonne place sur une thématique fortement concurrentielle sans avoir poussé le site ? Soit ce n’est pas aussi concurrentiel que cela, soit yahoo ne considère pas le linking comme important et c’est tout aussi « dommageable » non ? (car ça reste malgré tout un aspect assez logique d’un bon contenu que d’avoir des liens retours).
     

  2. Bonsoir,
     
    n’y aurait-il pas, que ce soit sur Google ou Yahoo, un phénomène de prime fraîcheur.
    Ne faudrait-il pas refaire les tests d’observation de positionnement après une période de 6 mois ?

  3. Article très intéressant. Merci !
    Des tests m’ont fait aboutir aux mêmes conclusions. A noter que Yahoo est beaucoup moins exigeant sur le netlinking externe et pénalise beaucoup moins les « nouveaux » sites (sandbox and co…).
    Pour résumer : on peut ressortir 1er sur yahoo en optimisant seulement son site. Sur google, non, il faut en plus des backlink.

  4. Très intéressant Aymeric ce retour d’expérience.  On constate que clairement Google pert sa pertinence à trop en vouloir. C’est un peu comme les sites pénalisés pour X ou Y raisons, au final que devient la pertinence dans les SERP ? Les BL c’est bien, mais si au final il faut être un proSEO pour être pertinent, ça n’a absolument aucun sens …
     
    Merci pour ces quelques lignes,
    L.Jee

  5. L’avenir du ref est la notation objective et sans spam des sites par les utilisateurs. On y viendra… A l’heure actuelle bon contenu+respect de l’utilisateur sans backlinks= le fond des serps et pas plus.

  6. Le coté sympa de cette diférence de comportement entre moteurs, c »est que ça aide à l’analyse : si on performe dans Yahoo et pas dans Google, c’est souvent symptomatique d’un manque de liens.

    Sinon ne tirez pas sur les référenceurs : bien sûr qu’ils influencent les résultats. Mais dans des secteurs marchands, difficile de différencier la qualité éditoriale de deux sites vendant le même produit. Et même ça n’a pas vraiment de sens quand on veut acheter un bien vendu par des milliers de marchands. Donc au final ça se résume à une course à la popularité, avec juste le contenu nécessaire pour être jugé pertinent sur le requête. De plus les référenceurs (enfin les gentils, respectueux des guidelines tout ça) ont une action bénéfique sur l’ecosystème web, en favorisant la trouvabilité des sites qui leurs sont confiés.

  7. Nicolas : je vais essayer de trouver des exemples parlants.

    Chris : on peut effectivement le prendre comme ça, mais ce que le tests tendait à prouver, c’est que effectivement yahoo priorise le contenu initial sur le linking, ce qui, à mon avis est un comportement plus sain.

    Christophe : les diverses « primes » ne restent jamais bien longtemps, ce phénomène est proche de ce que j’avais traité dans l’article; Référencement Google d’un billet de blog.

    Ce sont vraiment en général des primes à court terme pour donner une visibilité temporaire à un jeune site, puis, la pondération de classement se met en place, avec l’effet backlink derrière.

    Arthur : bon résumé de l’article. ;)

    L.Jee : je pense effectivement, mais ça n’engage que moi que Google n’est pas vraiment cohérent dans sa démarche car, si on suivait totalement la démarche « qualité » googlelienne, rien que le fait de faire une soumission à un annuaire nous fait sortir des guidelines car il ne s’agit plus de liens « naturels ».

    En résumé, si tout le monde suivait au pied de la lettre les Guidelines Google, nous n’aurions splus que des « d’autorité » qui ressortiraient dans les SERPS (et c’est déjà bien trop souvent le cas) sans aucune place ou presque pour les petits.

    libertacara@yahoo.fr :je crains que dés que l’on parle de notation par les utilisateurs, la notion d’objectivité soit totalement utopique.


    Seb :
    je suis bien mal placé pour critiquer le travail des référenceurs, ce n’ets pas le but de cet article, bien au contraire. ;)

  8. Dans la vraie vie, on paie une agence de communication pour être sur l’espace pub juste après le journal de 20h, pour être visible sur les panneaux de 4x3m dans la rue et affiché sur les murs des stations de métro.
    Ben sur le web, pour promouvoir son business, on paie un référenceur.
    C’est aussi simple que ça ;)
    Ne tirez pas sur les référenceurs, ils mettent des résultats pertinents en haut des pages de résultats, les daubes sont rapidement éjectées par les moteurs. Donc cessez un peu de fustiger cette branche du webmarketing, ça fera des vacances à tout le monde !
    @Aymeric: j’aime beaucoup le design de ton blog ;) j’avais pas encore eu l’occasion de te le dire

  9. Ça tend à prouver ce qu’il me semblait avoir vu sur google et yahoo.  Un nouveau site qui part de rien lutte un peu plus sur google. Qu’en est-il sur Bing ?

  10. Ohhhh un Melvyn.
    J’aime bien ton analogie (oui je sais j’aime bien les analogies en général), elle est assez parlante.
    Merci pour le design, je vais essayer de trouver un peu de temps pour le finir un de ces jours.
     
     

  11. Je viens de découvrir ton blog, ce post est très intéressant. La plupart des gens se disent que « Google est le meilleur moteur de recherche » sans réellement se poser de questions.
    Je suis arrivé à la même conclusion que Arthur, j’imagine avoir bien compris alors. Mais alors pourquoi Google reste-t-il le premier moteur de recherche, loin devant ses concurrents si ça méthode est si peu « orthodoxe » ?

  12. L’idée des backlincks de Google est quand meme au depart une idee geniale. Ca leur a permis d’enterrer les autres moteurs en offrant des resultats beaucoup plus pertinents. Apres, les derives que vous décrivez sont surtout le résultat de leur monopole sur la recherche.

  13. La comparaison avec une camapgne d’affichage me parait etre la plus pertinente depuis longtemps :-)
    Les résultats ne sont pas toujours dans l’ordre que l’on aimerait mais au final, une boutique de string ne va pas chercher (et payer cher) un seo pour la positionner sur du matos informatique.

  14. Cet article est d’une rare qualité, avec un peu d’expérience on fait effectivement les mêmes conclusions.
    Quand un petit site de contenu pédagogique rencontre un site marchand bien entretenu, c’est rarement le premier qui gagne.
    Il était question que certaines extensions comme le .edu ou le .org donnent plus de poids à la valeur d’un lien. A voir si cela est vraiment efficace.
     

  15. J’administre un site dans le domaine de la mutuelle et mon PR est bloqué en PRO.

    J’ai fait un travail sur mes mots clés et meta et ca ne décolle pas.

    J’ai optimisé ma page d’accueil avec du contenue avec des mots clés dans mes FAQ et ca n’a pas d’impacts.

    j’ai fait une page avec des backlinks dans annuaire mais ca ne repercute pas . Je ne comprend pas pourquoi je n’es pas de backlinks reference sur google!

    En clair je suis bloqué, j’ai l’impresion que mon code source n’est pas bon j’ai pas de balises H1 H2 et une balise robots, j’ai l’impression que c’est un soucis!

  16. @YEO : apparemment en testant les entêtes de ton site, il y aurait une redirection 302 .
    Je ne sais pas si cela pourrait expliquer tes problèmes, d’autres plus expérimentés seront à même de répondre à cela.
    Enfin, attention ton domaine expire en décembre de cette année…
    Cordialement

  17. Bonjour,
    Article qui confirme les doutes que j’avais. En effet les mots clés correspondant à mes thèmes principaux sont souvent bien placés dans yahoo ou classé avant la 200ème place.
    … et n’apparaissent tout bonnement pas dans google.
    Pour rectifier mes positions sur Google, j’ai la confirmation de ce qu’il me reste à faire.
    Merci pour cet article qui apporte une réponse claire à mes interrogations.
    Cdlt,
    Damien Ponçon
    Coach professionnel

  18. Merci pour cet article.
    Dans le même esprit, création d’un site avec wordpress, je suis tombé sur ce post qui est un bon complément.

  19. Le probleme est que le moteurs de recherches, a force de vouloir de la pertinence par le biais de nombreux critères, peuvent renvoyer a des résultats peu pertinents..
    Ainsi un excellent site avec une qualité technique médiocre (niveau SEO) ne s’en sortira pas face a un site moyen mais optimisé.
    Trop de critères tuent la pertinence, c’est dommage..

  20. Effectivement dans le roi des moteurs, pas de place au soleil sans backlink !
    C’est pourquoi je me permets de rajouter cet excellent blog à ma liste des <a href=http://www.hounkpe-media.fr/liste-de-blogs-avec-commentaires-en-dofollow > blogs en DoFollow </a>.

  21. J’ai assez apprécié cet article, même si finalement, même avec un bassin de test, il en ressort plus un point de vue. C’est assez dommage que Bing ne soit pas ressorti de ce test.
    Pour ajouter ma petite pierre, Bing est assez comparable à Yahoo, mais apporte de sacrées difficultés qui sont différentes de celles apportées par Google. Sur Yahoo, par exemple, j’ai pu placer un site en première page sur quelques requêtes moyennement à très concurrentielles (et pourtant le site a moins d’un an, entre autres)… Sur Bing, ça a été complètement aléatoire, avec des disparitions complètes, puis des réapparitions pour retrouver d’assez bonnes places.
    Puis Google, qui est largement plus conforme à ce qu’on m’a dit : des débuts vraiment lourds pour le moral, avec des positions autour de 450 (si, si), puis un labeur lourdingue pour grapiller, grapiller… Des mois on été nécessaires à entrer dans les 100 premiers, mais il y a certaines situations très gérables, et ça en fait partie. Par contre, la première page, mazette…
    Tout ça pour dire que la politique basée uniquement sur le backlink, c’est la faute à tout le monde et en même temps à personne : le jour où l’idée a été trouvée, le système, qui marche assez bien en fait, s’est auto-alimenté. Google ayant pris une sacrée position, a permis malgré lui à ce serpent de se mordre la queue.
    En même temps, quel autre moyen pourrait exister, pour classer des sites ?

  22. Bon, j’étais pas très clair dans mon message précédent :

    Sur Bing, il est assez facile de se placer, pour peu que le moteur n’ait pas pris notre site en grippe.
    Sur Yahoo!, tout a été dit, les positions restent souvent assez bonnes avec un linking stable.
    Sur Google, c’est simplement la jungle. Une incitation sauvage à l’échange non naturel de liens (ce que Google tolère alors qu’il le provoque).

    Dit comme ça…

  23. Test très explicite, nous nous référençons sur Google et il est vrai que même si les backlinks comptent pour beaucoup, il y a d’autres éléments à prendre en compte comme l’optimisation des pages qui contiennent du flash et des images. C’est un tout qui fera que le site est bien positionné sur Google même si c’est la jungle pour apparaître sur la première page de résultats.

  24. Je pousse encore plus loin la bizarerie de google.
    Une fois j’ai tapé webmaster graphistes au pluriel dans google et la j’ai vu un nom de domaine
    qui porte ce nom en .com et qui est 1° sur 200 milles résultats sans contenu ni lien ni rien.
    Juste un index vide.
    En voyant le sujet j’ai revérifier et bon maintenant il est 6° mais il était 1° il y a 2 ans a peu prés.
    Le site est positionné sur des mots clé peu concurrentiel rien qu’avec son nom de domaine.
    Alors que sur yahoo il est inexistant sur les mêmes  mots clés.
     

  25. La dictature du backlink est absurde, la comparaison avec les joueurs de poker est excellente.
    Ce que je trouve encore plus absurde dorénavant, c’est google fresh, mais qui est google pour décider qu’une vieille information n’est pas bonne ? La recette de la soupe à la tomate de ma grand mère est obsolète ? Une vieille partition musicale de Mozart de vaux rien ? Le problème est que google, est juge et bourreau, bref c’est le monopole qui veux ça…