La déprime du Webdesigner


Je viens de terminer un site pour un projet personnel. Le cahier des charges était de réaliser un site clair, sobre, efficace. J’ai utilisé peu de couleurs, très peu d’images et des polices très visibles pour le menu. J’ai passé un certain temps à peaufiner les détails, car je suis persuadé que ce sont les détails qui font la différence entre un chouette site et un pur site.

Au final, je suis arrivé à un site clair, épuré, et que je croyais être dans le top de la tendance minimaliste. Le contenu ressort bien et en un clin d’oeil on sait de quoi parle le site.

Comme je n’ai pas la science infuse, je montre le résultat à quelques personnes de mon entourage perso et pro. La plupart des retours que j’ai obtenus étaient du genre : « c’est bien, mais c’est cheap. Ca manque un peu d’images et de trucs animés ». Comme je n’ai pas la science infuse, je suis intimement persuadé que au final c’est effectivement bien mais cheap.

Grégoire (Barbablog) : Parfois, le métier de webdesigner me déprime

Celle là aussi, je l’ai vécue il n’y a pas si longtemps, mais pour un site client.

Leur précédent site était aussi coloré qu’inutilisable et personnellement je le trouvais assez moche.

J’ai carte blanche, je leur refait un site propre, sobre car le sujet est « sérieux » avec une navigation bien mieux pensée, du call to action bien placé sans être trop envahissant, bref je suis content de moi et mon interlocuteur chez eux aussi.

Deux jour plus tard mon interlocuteur me contacte pour me donner les retours de là personne en charge de la communication, je cite :

C’est pas top, je trouvais l’ancien site bien mieux, beaucoup plus coloré…


17 réponses à “La déprime du Webdesigner”

  1. Comment ne pas compatir… Un design où l’on s’investit particulièrement où l’on pense avoir réaliser exactement le souhait de la personne et patatra on vous dis qu’au final c’est à l’opposé (en exagérant bien sûr) de ce qui était attendu. Là on se demande si o,n s’est trompé de cahier des charges, si l’on sait encore lire ou si on doit changer de métier lol.

    
    				
  2. Bonjour

    Je ne peux qu’acquiescer et compatir aussi… J’ai eu le cas cette semaine, avec un client qui m’a demandé à propos de son site existant (véridique) « quelques chose qui tape à l’oeil, vous savez, comme un sapin de Noël ! »

    J’ai refusé en expliquant poliment que des gifs animés (comme ceux que l’on voit souvent sur des sites à même thématique – élevage de chien – mais réalisés par les clients eux-mêmes) sur un site pro, ça le faisait pas vraiment, mais alors, pas vraiment !…

  3. shao69 : et ça arrive, plus souvent que ce que l’on peut croire. Le plus dur dans ce cas est de faire comprendre que oui, c’est possible de tout refaire, mais ce sera plus cher.

    Cédric : mon dieu. Les sites animaliers, c’est effectivement un monde à part. Surtout comme tu le dis, qu’ils sotn souvent réalisés par les éleveurs eux mêmes.

    La lène : tu peux lol, m’en fout j’ai eu le dernier mot. :)

  4. Bonjour,

    c’est possible de tout refaire, mais ce sera plus cher

    Oui… plus cher pour faire moins bien :(

    Cela me rappelle une vielle dame qui trouvait toujours que mes robes étaient jolies mais manquaient de « garnitures » !

    Amicalement,
    Monique

  5. Je me demande si tout prestataire de services ne devrait pas, accompagnant son devis, joindre un avertissement (disclaimer) sur les réactions négatives n’ayant rien à voir avec le cahier des charges mais uniquement avec la résistance au changement :-)

  6. Sujet toujous difficile. Le problème du webdesigner est de trouver sa place entre sa propre identité et celle que veux projeter le client. Il faut trouver sa place entre les deux, en conciliant ses propres intérets, sa propre vision et les besoin du client. Maintenant, en tant que « pros du web », on voit probablement plus de sites que nos clients et donc on est souvent plus au fait de ce qui se fait. Cependant, faut pas non plus perdre son identité pour la seule et unique raison qu’il faut vendre et qu’il faut plaire. Sinon, autant bosser dans une WA et exécuter des taches sans saveur.

    Concernant Grégoire, le problème est aussi ailleurs. S’il fait un design pour un projet perso, il faut qu’il le fasse comme il le sent et non pas comme les autres le sentent. Faut bien se situer du côté « Artiste », « designer ». Tu dois faire les choses comme tu les ressens. C’est sur ce genre de projet qu’on a vraiment carte blanche, alors autant en profiter. Si ça te plaît, c’est tout bon. Mais faire les choses en attendant la validation des autres conduit dans le mur. C’est, selon moi, dû à un manque de confiance en soi.

    Les peintres et les sculpteurs souffrent très souvent de ce manque de confiance en soi, mais curieusement, leur art est ce qui leur permet de s’exprimer au mieux, même s’ils sont régulièrement insatisfait. On pourrait donc faire le parallèle avec le designer et se dire que c’est primordial d’avoir son identité et de l’exprimer au mieux. En tout cas, c’est ma vision des choses.

  7. Merci Aymerick pour le joli backlink :)

    Juste pour apporter une précision sur ce projet perso et juste pour répondre à Francis (qui a mortellement blessé mon amour propre ;) : c’est le site de ma toute jeune société 31 DESIGN. En tant que site « corporate », il n’est pas censé me plaire à moi mais plutôt à d’éventuels clients ou prospects. Il doit cependant faire passer un peu de mon savoir faire perso et donc avoir une certaine « touche » qui me correspond.

    Mais là où je ne suis pas trop d’accord avec toi Francis, c’est sur la comparaison artiste / designer. L’artiste, contrairement au designer, n’est pas censé réaliser une oeuvre ou un objet qui serve à quelque chose. Il crée gratuitement, ou plutôt pour mieux l’exprimer, sans contraintes (ou uniquement selon celles qu’il se sera fixées lui-même). Le designer, lui, crée un objet qui est censé remplir un rôle ou une fonction précise. C’est à mon sens la définition première du design et la raison pour laquelle les designers (web ou pas) et les graphistes ne sont pas des artistes.

    Aymerick, désolé, ça sent le commentaire à troll :p

  8. Je suis d’accord avec toi Grégoire, mais là où je faisais la comparaison, c’est dans le sens où ton site doit te plaire quand même à toi, vu que c’est celui de ta boîte. Il doit te représenter au mieux et pas forcément coller uniquement à ce qu’attendent les clients potentiels… Sinon, c’est une démarche purement marketing… mais je ne sais pas si c’est la meilleure manière de faire…

  9. Ah, c’est sûr qu’on ne fait pas un métier facile. Je trouve néanmoins que beaucoup de webdesigners, graphistes, infographistes, etc. se posent beaucoup trop de questions existentielles et en oublient l’essentiel : pourquoi se sentir obligé de faire des choix quand personne ne les force ? Autrement dit, pourquoi la couleur et la sobriété n’iraient pas ensemble au lieu d’être sans cesse opposées l’une à l’autre ?

    Tiens, mon prochain thème pour css4design sera sobre et plein de couleurs, na !

  10. Tout le monde essaie de donner le meilleur de lui-même.

    Personnellement je rencontre assez peu ce problème. Je voulais partager avec vous mon expérience :

    1. afin d’éviter le syndrome « I like, I don’t like » (j’aime, j’aime pas), il est important de démarrer la mission en définissant bien avec le client les objectifs business que celui-ci souhaite atteindre avec son site. Cela permettra de recadrer régulièrement le développement sur les objectifs plutôt que sur l’avis subjectif des intervenants du projets (client + webdesigner)

    2. utiliser des mesures objectives le plus souvent possible. Et c’est là que le bas blesse. En effet aujourd’hui il n’existe pas d’outil qui permettent d’objectiver le comportement humain sur les interfaces développées.

    Pour plus d’infos : http://www.simplifyinginterfaces.com/2008/12/pour-quun-projet-soit-un-succes-il-faut-une-objectivite-entre-les-experts/

  11. pour bien faire, le mieux c’est de faire du participatif.
    demander au client un croquis, des sites qu’il aime bien, même simpliste
    et présenter une maquette minimale sous gimp avant d’attaquer le codage et le design
    cela évite un mauvais retour alors qu’on a passé plusieurs heures dessus…
    et comme cela , si le client veut changer de design alors qu’il était convenu d’une maquette de base, tu peux facturer sans vergogne.