Réflexions en vrac sur le Web post Paris Web 2007


Côté emploi :

Si vous êtes intégrateur, trouvez un poste, vite, il ne vous reste plus que quelques mois pour que votre métier devienne tellement banal que les salaires vont fondre comme neige au soleil.

Ce métier a été surcôté devant le manque de personnes vraiment compétentes, les premiers ont été les mieux servis, puis ont été ajouté des compétences aux demandes d’emploi, pour se rapprocher petit à petit de celles d’un développeur (Javascript, php, ROR, AJAX…), les salaires étant rapidement arrivés à des barèmes forts, ils ont cessé d’augmenter depuis longtemps. La tendance est, maintenant, à la baisse. Par contre, les compétences demandées, elles, restent à leur degré le plus haut.

Si vous êtes plutôt littéraire, que vous avez une forte pratique du web, et qu’en plus vous avez des connaissances en HTML (tiens, ça me rappelle quelqu’un), alors, s’ouvre à vous une période faste d’offres d’emploi. Mais attention, les formations « rédaction pour le web » commence à fleurir dans les centres de formations, ça veut dire qu’il faudra faire attention aux formations fournies, mais également que le secteur d’embauche risque d’être rapidement saturé.

Côté métier (internet) :

Le web « classique »

Je suis très sceptique face à ce qui est en train de se construire.

L’évolution quasi nulle de l’html et des CSS ainsi que leur implémentation dans les navigateurs sont un gros frein à l’évolution de notre métier.

N’en déplaise à Daniel Glazman, je pense sincèrement que des projets comme Air d’Adobe ou Silverlight de Microsoft et l’évolution des RDAs et autres outils Desktop sont un premier pas vers la disparition des Navigateurs comme nous les connaissons.

Il ne faut pas se leurrer, les professionnels du net attendent depuis trop longtemps certaines fonctionnalités d’HTML et des CSS, fonctionnalités que nous ne verrons probablement jamais implémentées ou utilisables dans un cadre professionnel (un jour svg, un jour…).

HTML 5 n’est pas prévu avant 2010… et CSS 3 ? Ajoutez à ça l’inertie de l’évolution des navigateurs grand public..

Allons nous attendre 2015 pour pouvoir enfin travailler sereinement avec ces outils ? Alors même qu’en 2007 l’implémentation des CSS2 n’est pas normalisée au niveau de tous les navigateurs, ce qui coute des fortunes, soit aux société éditrices soit aux clients.

Vous êtes vous déjà posé la question du cout des tests navigateurs pour les entreprises travaillant à partir des standards ?

Vous avez une idée vous de ce que sera la technologie en 2015 ?

Si Flash a si bien fonctionné, c’est en partie parce qu’on se libérait du navigateur, en gros, il était possible de faire à peu près ce que l’on voulait, ce que l’HTML ne permettait pas de faire, mais surtout il permet d’outrepasser les limitations des navigateurs.

Alors ? Pourquoi continuer à subir le joug des navigateurs si on peut s’en passer ? Surtout pour le web purement applicatif en train de se créer.

Le web « Mobile »

Il ne faut pas se leurrer, l’arrivée de l’Iphone, tout objet de mode qu’il puisse être, annonce un gros changement dans le petit monde du surf par terminaux mobiles.

Je rejoins assez l’avis que Frédéric Cavazza semble avoir émis lors du « repas » sur le côté plus complémentaire que final du web mobile, du moins pour le moment.

Mais les terminaux mobiles se diversifient et évoluent à grande vitesse en proposant un confort de lecture qui, pour certains, est impressionnant (j’ai testé sur un Ipod touch, et ai été bluffé par la facilité de surf de Safari – tiens encore un navigateur – sur la majorité des sites, seuls les sites couverts de gros placards de pub ou de liens en tous sens sont très difficilement consultables).

Le référencement

Je crois intimement que le mini raz de marée Google, de Septembre/Octobre n’était que le prémisse à un gros changement de l’indexation de l’information.

Il y a un réel problèmes avec le référencement actuel, disons surtout avec l’abus d’optimisation de référencement qui gène fortement la recherche d’information, il y a une telle diversité de sources pour une même information, certaines de ces sources ne sont que du pseudo contenu optimisé, qu’il devient extrêmement difficile de trouver l’information initiale pour un utilisateur lambda.

Pour m’auto citer (oui je sais c’est prétentieux) :

La production n’a aucun intérêt actuellement, c’est la mise en valeur de cette production qui passe avant tout.

L’accessibilité

Trop de référentiels tue les meilleures volontés. A quand l’accessibilité en dix points clé pour les nuls ?

Il faut vraiment que je prenne le temps de lire « Le guide sur l’accessibilité des sites hôteliers« , d’après Sébastien Billard et Jean-Marc Hardy, il est très bien.

Positionnement Commercial

Si vous vous positionnez dans une démarche qualité, tant au niveau du produit que du service, augmentez vos tarifs, j’y pense fortement. Il n’y a pas de raisons qu’un travail de qualité ne soit pas vendu à sa juste valeur.

Pour finir

Je crois, et je ne pense pas être le seul, que nous allons droit vers une division du web en deux parties distinctes, le web applicatif plus orienté desktop et le web média qui pour l’instant va rester encore quelques temps à sa place, au chaud dans nos navigateurs. Mais poru encore combien de temps ?

C’est tout pour aujourd’hui, je sais, je me pose beaucoup de questions et n’apporte pas forcément de réponses, mais que voulez-vous, c’est comme ça pour l’instant.


17 réponses à “Réflexions en vrac sur le Web post Paris Web 2007”

  1. Mais le web applicatif, c’est par exemple une boutique en ligne. Et le plus souvent on arrive sur une boutique en ayant cherché sur un moteur de recherche le produit que l’on veut. Si le site est monté en flash, les références de la boutique ne seront plus disponibles dans les moteurs.

    Alors à part pour des applications type extra/intranet, je me vois mal utiliser AIR à tout va.

  2. Salut M’sieur !

    Je partage ton avis sur de nombreux points. Je suis également assez inquiet. Pour moi, l’intégration c’était mort depuis longtemps (n’importe quel intégrateur de talent payé en dollar à l’étranger fait l’affaire aujourd’hui…).

    La conception / réalisation de site internet basique ? Ce marché est en train de devenir fou, complètement fou… 300 euros le site ? Depuis 3 mois, j’ai complètment abandonné tous les sites en dessous de 2 500 €… On ne peut pas travailler correctement en dessous de 1500-1800 sur du site basique : or dans cette échelle de prix, les gens ne veulent plus payer ce tarif !

    Or il faut AU MINIMUM :
    1 – rencontrer le cient 2 – analyser sa demande 3 – faire une maquette et une architecture 4 – le contenu (sans commentaires que ceux qui sont dans le web depuis 10 ans rigolent comme moi : « nan mais on va pas payer pour le contenu ? c’est gratuit non ? ») 5 – intégrer 6 -former le client qui veut tout mettre à jour lui-même 7 – aider le client qui voulait ! tout mettre à jour lui même, mais bon… vous comprenez ? vous avez fait notre site, il faut nous dépanner ! »
    Donc, il faut facturer 4-5 jours mini et encore vous serez perdant…
    Donc… C’EST MORT si vous avez une société, même en freelance, oubliez !

    Pour ma part après 4 mois de « move stratégique » : tarifs doublés ou presque, concentré uniquement sur des clients conscients du travail nécessaire au développement de toute la stratégie à mettre en oeuvre pour arriver à des résultats !

    Mais c’est très chaud… très peu de clients encore et quand le client investit beaucoup il te monopolise tout le temps… Il faut donc embaucher pour faire face et pouvoir développer le reste de la clientèle. Comment faire ?
    Plus de valeur ajoutée, plus de nouvelles techno (?) (flex and co…) plus de services pour le même prix ? Je n’en sais foutrement RIEN, et je suis encore bien content d’être là où j’en suis…

    La prochaine étape -selon moi- ? la fin des développeurs ROI… aujourd’hui les offres d’emploi sont partout, n’importe quel bozo qui connait à moitié un framework est engagé… Attention plus dure sera la chute.

    Il nous reste plus qu’à créer un Syndicat, mes amis ?! carte de membre, engagement de qualité, respect d’une grille tarifaire unifiée, numerus clausus (façon expert comptable, géomètre and co…) évidemment c’est impossible… Courage les amis, à la fin il n’en restera que quelques uns ;) mais ceux là gagneront très bien leur vie.

  3. Je voulais réagir à Nico concernant ses inquiétudes, en particulier sur les prix…

    En effet, niveau prix, il y a du tout et du n’importe quoi, et surtout du n’importe quoi. Pour mon expérience personnelle, j’ai eu un client qui voulaut un site de e-commerce entièrement personnalisé de plus de 100 pages dynamiques différentes (attention, je ne compte biensûr pas une page par article ou par genre!). Je lui propose un devis à moins de 4000€ pour le tout (design, réalisation, formation…)… Certains diront que c’est très bas, d’autres que c’est très cher. C’est d’ailleur ce que m’a dit mon client :p J’ai été voir des concurents, qui m’ont dit pouvoir réalisé mon site en moins d’une semaine, pour mois de 1000€ ! Mais biensûr, pour le client, faire un site en utilisant un outil gratuit (genre OSCommerce) et faire le tout à la main… La différence n’existe pas (au moment du devis du moins)! A mon avis, c’est là le gros problème : on peux vendre un service « proche » à des prix complètement différents, sans que le client puisse le comprendre. Pour lui, le site est 4 fois plus cher, donc c’est de l’arnaque.

    C’est pareil pour les sites basiques : biensûr qu’on peux faire des sites à 300€. Et ce n’est pas de l’arnaque, mais le résultat ne sera pas le même que pour un site à 1500€. Pour un client qui n’a pas internet, et qui veux une « carte de visite virtuelle », avec 4 pages statiques, quasiement pas de texte et une image de fond pour son site, oui, 300€ ça me semble raisonnable. Mais biensûr, on s’adresse là à des TRES petites entreprises (commerces locaux, petits restaurants etc). Si la clientelle cible sont des entreprises bien implantées, avec plus de 5 salariés, cette formule n’est plus appropriée à leur attentes. Le soucis, c’est que cette frontière n’est pas perçue par le client, et certains prestataires en profitent bien. Pour le client, un site c’est un site. Accessibilité, formation, rédaction des textes etc, le client ne s’en inquiète pas, au moment de signer le devis…. Et après, c’est trop tard.

    Je ne pense pas qu’il faut s’inquiéter des prix pratiqués, mais de la qualification des intervenants. Car pour un même travail, on ne trouvera pas des prix ridiculement bas. Si le prix baisse beaucoup, c’est que le travail réalisé est différent. Allez expliquer ça aux clients…

    Maintenant, il y a 36 façons de « réaliser » un site : utiliser une solution opensource comme appui, réaliser un site statique à la main, un site dynamique à la main, un site en Flash, utiliser des outils comme Dreamweaver ou pas…. Mais ça, le client ne le voit pas, pour lui c’est pareil. Alors que le résultat est loin d’être identique! Pour moi, c’est ça qui m’inquiète : quand pourra-t’on vraiment être en compétition avec des concurents qui font un travail équivalent, et de même qualité? Une première étape qui me semblerait importante est d’obliger les créateurs d’entreprise de ce domaine à avoir un DIPLOME! Ce n’est pas le cas, ni pour la création de site, ni pour le dépannage informatique, et ça fait du tort, c’est certain.

  4. Le problème ce n’est pas mon inquiétude sur les prix, mais plutôt sur le fait que j’avais la même inquiétude il y a 5 ans… Je veux dire par là que je crois de moins en moins à une hypothétique régulation du marché.

    300 € le site… Donc : je ne vois pas le client, j’ai un modèle préformaté de page, son contenu, ses photos… pas plus de 5 heures sur ce type de projet. Bon courage pour être rentable ?! parce que dans l’année pour faire ne serait ce que 40 000 euros de CA (pour espérer en vivre seul) il va te falloir plus de 120 clients à ce rythme (1 200 prospects ?? impossible)… autant dire tout de suite qu’il te faudra une armée commerciaux, de la pub et que… là il te faudra plus 120 clients mais 3000 ! Tout ça pour dire que ce modèle économique, tu le prends dans le sens que tu veux : il ne tient pas debout !!!

  5. Je trouve que tu as une vision assez pessimiste :

    Déjà, visiblement tu pars sur la base de 60€/heure. Là où je suis, je facture 30€/heure. N’ayant pas de local commercial ni d’employé, mes charges sont très limitées. Et 30€/heure, si tu retirer les charges, il me reste en gros 15€/h, soit 2100€/mois pour 35h de boulot par semaine. Je sais bien, les indépendants ne font pas 35h pile par semaine, loin de là, ça dépend du nombre de clients etc etc. Mais bon, si on commence à tout détailler, on va en avoir pour 3 pages ;). Donc déjà, le prix est fonction de l’entreprise. Si tu as un local par exemple, le prix de revient va forcément s’en ressentir.

    Donc, à 30€/h, j’ai 10h devant moi pour faire le site.
    – 1h d’entretien avec le client, pour étudier ses besoins, voir s’il y a des sites qui lui plaisent pour les couleurs et le design (histoire d’avoir des pistes pour le design, et sur ce qu’il aime/aime pas).
    – Ensuite vient la création du site. Un site vitrine a toujours plus ou moins le même squelette (on modifie le CSS pour ajuster les blocs au design, et pour ajuster les couleurs) : 1h.
    – Le design, bah si c’est une photo… OK, il faut éventuellement la recadrer, mettre des claques plus ou moins opaques où sera le texte, et découper le tout si nécessaire, selon le design… Allez, disons 2h, je suis large.
    – Après on revoit le client pour lui montrer la maquette et le squelette du site, et on lui demande les textes, qu’on revoit avec lui éventuellement. 1h.
    – On ajuste la maquette et le site selon les remarques et on insère les textes : 2h.
    – Finalisation du travail (formation, vérification de ce qui a été fait par rapport au devis) : 2h.

    Voila, on en est à 8h pour un site de base (et j’ai compté assez large). 8*30=240€. Reste 2h de marge. OK, c’est pas avez que des sites comme ça qu’on va devenir riche, mais on n’est pas non plus perdant, et ça fait un client de plus. Et si ses besoins évoluent, il reviendra vous voir. Et c’est toujours mieux que de laisser partir un client.

    Biensûr, comme je te le disait, tout dépend du contenu de ta prestation, et de l’entreprise. Si tu réalise les textes, que tu fais un « vrai » design travaillé, avec au moins deux maquettes, que tu y ajoutes quelques éléments décoratifs type Flash, etc, là oui, pour 300€ ce sera jamais fini. Idem pour une entreprise avec locaux commerciaux ou des employés : à ce prix là, c’est pas du tout tenable. Pour un indépendant qui travaille seul sans local commercial, les charges sont très très réduites (assurance voiture, essence, responsabilité civile, URSSAF et RSI en gros). Et là, c’est tout à fait cohérent.

  6. lionel > « mettre des claques plus ou moins opaques où sera le texte » lapsus ?
    Comme le disait Nico plus haut, c’est clair que le contenu semble absent des préoccupations de pas mal de client.

    Souvent même il imagine que c’est notre taf : « oh, vous qui faites des sites web, vous devez avoir l’habitude de faire du remplissage… » (bon, j’exagère un peu).

    La faute au web 2.0, tiens, avec le user generated (pas) content ;)

  7. JulienA : je ne suis pas sur le court terme. Imagine maintenant tes comportements IRL et transpose les à Internet.

    Imagine maintenant que toutes les grandes enseignes que tu connais lancent leur boutique « applicatif » desktop, avec toutes les possibilités offertes en terme d’expérience utilisateur par les outil de développement RDA. qu’est ce qui va se passer ? Ce sont ces boutiques que tu vas utiliser pour tes achats « communs ». Tu n’utilisera plus la recherche internet que pour trouver du produit « spécifique » ou de la comparaison de produits/prix.

    Nico : comme souvent, je vois que nous avons une vision proche de nos démarches commerciales et positionnement « client ».

    Lionel : je vais me permettre de répondre pour Nicolas.

    Plusieurs choses, il y a d’abord le seuil de rentabilité, un « gros » projet sera toujours plus rentable qu’une myriade de « micro » projets. tout simplement parce que tous les éléments annexes sont plus facilement absorbés :

    • Premier contact client
    • Etude du projet / Cahier des charges / Devis
    • Conseil
    • Gestion du projet
    • Facturation
    • Suivi de facturation et éventuellement relances

    C’est très schématique mais bon.

    Car même sur un micro projet qui ne nécessite que peu de production on va retrouver tous ces éléments.

    Un autre point : la récurrence.

    Un client qui a une réelle logique de communication et qui sait et respecte la valeur du travail « commandera » du travail.

    Un client lambda « demandera » du travail. Tu vois la nuance ?

    Un exemple tout simple, si un de tes client t’as commandé initialement un dossier à 2000 euros et que quelques temps après le projet il te demande une modification « conséquente » (en gros qui demande plus que quelques minutes), il comprends en général que tu lui facture cette modification.

    Pour un client à 300 euros, c’est plus difficile de lui dire que cette simple modification lui coutera 100 euros, soit 1/3 du prix de son site.

    Après, comme je l’ai déjà dit, tout est question de positionnement commercial, j’ai décidé pour ma part de ne plus prendre de petits projets, sauf dans le cadre de dossiers de sous traitance ou je ne gère pas le client ou pour des dossiers de récurrence de clients existants.

    Pourquoi ? Parce qu’ils ne sont pas rentables, pour moi, parce que je ne veux plus faire et ne sait plus faire du « vite fait », parce que je désire travailler sur des projets motivants avec des clients motivés et surtout, surtout : parce que je veux gagner ma vie.

  8. Je suis tout à fait d’accord qu’un gros projet est plus motivant, et plus rentable. On ne peux pas dire le contraire.

    Concernant les modifications, mon barème est simple : un prix unique par page créée (+ hébergement, +nom de domaine, + design). Ainsi, pas difficile d’expliquer au client un supplément en cas d’ajout : « vous voulez rajouter une galerie photo? OK. On a une page pour que le client voit la galerie, une liste des photos en administration, une page pour en ajouter, une pour en supprimer, et une pour en modifier. On est d’accord? Bon, 30€ * 5 pages, ça fait 150€. ». Je n’ai jamais eu de problème à cause de ça avec un client, car j’applique exactement le même barème pour la création du site, au début. C’est transparent, et le client se rend bien compte du travail réalisé et de ce qu’il paye, donc il ne se sent pas arnaqué.

    Après c’est sûr que c’est pas avec ces clients là qu’on va faire son CA mensuel. Mais toute personne ayant fait un peu de commerce saura qu’il est important de ne pas se focaliser sur les « gros clients ». Car souvent, tu as 50% de petits clients, 35% de moyens, et 15% de gros clients (statistiques inventées, mais l’ordre d’idée est là). Par contre, kes 15% de gros clients vont te faire 50% de ton CA. Mais lorsqu’un part, tu te prends une baffe. Alors que les petits, d’un coté peuvent se développer, donc les fidéliser dès le départ est important, et de deux, ils assurent une certaine continuité. Si tu as beaucoup de petits clients, ce n’est pas grave si l’un d’entre eux part. D’où l’avantage de ne pas se focaliser sur les « gros contrats » uniquement. Il ne faut pas oublier que toutes les grosses entreprises ont débutées un jour… Et bien souvent, si elles ont commencé à travailler avec un partenaire au démarrage et que ça s’est bien passé, elles n’en changeront pas une fois qu’elles se seront développées ;)

    Après chacun a sa politique commercial, est sa façon de travailler. J’essaie juste de vous expliquer une vision différente de la votre, pour vous montrer qu’un site à 300€ n’est pas forcément impossible à faire, et ne sont pas forcément « baclés », ou des attrape-nigauds. Ils peuvent répondre à un besoin spécifique, et être réalisés correctement sous certaines conditions. Après biensûr, si le client veux un design réalisé par un graphiste, des texte rédigés par une personne extérieure spécialisée dans le domaine, et un site super travaillé… Là il ne faut pas rêver, le prix ne sera pas du tout le même!

    Pour finir, il est vrai que l’importance du contenu est souvent assez flou pour le client. Il m’est déjà arrivé que des clients veulent référencer le site sur un mot-clé, même pas cités une seule fois sur l’ensemble du site! Pas qu’il n’y avait pas de rapport avec le site, mais juste qu’il n’était pas employé… Forcément, là il y a un problème. C’est pour cela que j’ai tendance à relire avec le client les textes fournis, pour les étoffer un minimum, en posant quelques questions et en ajouter les informations clés. Biensûr, je ne suis théoriquement pas tenu de le faire (ça ne fait pas partie du devis, et il est bien précisé dans mes CGV que le client doit me fournir les textes), mais je trouve que c’est un service minimum. Après si le client ne veux vraiment pas faire les texte, dans ce cas là je lui facture cette rédaction, et là je lui fais remplire un genre de questionnaire plus complet pour mieux le connaitre, et avoir de quoi rédiger des textes avec un contenu raisonnable.

  9. Que dire mes amis ?

    J’aurai 33 ans en début d’année je n’ai travaillé que dans le web (allez c’est vrai un peu dans le minitel il y a plus de 12 ans ;) ). Lionel, je comprends ta vision, je suis désolé de dire que je la trouve naïve. J’ai connu la phase ou tu es tout seul et ou tu limites les frais, pas de problèmes. Sauf que sur le long terme ce positionnement ne tient pas. Tes clients à 300 ne seront jamais des clients à 3000 !
    Pour ce qui est des ratios que tu donnes sur les gros projets encore une fois mon expérience montre – pardon je te promets je ne veux pas faire le vieux con :) – que ça ne se passe pas du tout comme ça. Je m’explique : 1 gros client c’est 80 % du CA annuel et 95 % du temps si tu es tout seul ! donc tu n’es plus indépendant, tu es fragilisé car totalement dépendant… Donc pour sortir de cet état, il te faut d’autres « moyens gros » clients ! donc engager du monde pour t’aider… Après niveau gestion, c’est une autre paire de manches, mieux c’est un autre métier. Or, le pire c’est que dans ce métier, tu te retrouves encore sur 80% des prospects en concurrence avec des mecs qui font du site pour 2 euros. Heureusement que tes références et le bouche à oreille fonctionne, il n’y a que ça. Je n’ai plus de site internet ! pas de parution dans les pages jaunes ! je ne veux pas perdre de temps avec des gens qui ne sont pas décidés à mettre en place un vrai projet internet… Donc ma seule ressource c’est la réussite de mes projets actuels. Sauf que depuis la rentrée, il y a une très forte demande dans le secteur, pourtant – et c’est la nouveauté selon moi – la proportion de projets volontairement sans budget convenable sont hallucinantes ! Même des agences encore mieux installées et structurée que la mienne souffre durement…
    On en revient à l’idée de départ du post d’Aymric, toute l’évolution du web qui pourrait permettre de vendre de la valeur ajoutée, concrêtement, elle n’ »existe » pas pour moi ! Ok le web mobile, ok les interfaces riches… mais bon qui achète ça ? où est le marché en dehors de 4 arrondissements parisiens ? avant que ça ne se démocratise euh… on nous a fait le coup du wap, de la vidéo etc… et après on a eu 3 ans de galères (2002-2005). Je préfèrerai éviter l’apocalypse entre 2008 et 2011… Car pendant ces 3 ans on a tenu grâce à notre valeur ajoutée des années 2000 qui permettait de marger. Ce n’est clairement plus le cas ! Donc désormais, c’est sans filet… Je suis pas pessimiste pour autant mais avoue quand même qu’il y a peu de secteur ou tu cravaches 10 ans et tu reviens au point de départ niveau risque.

    Ps : au fait félicitations pour le bébé Aymric, j’avais raté bcp de tes derniers posts, un gros projet a failli me tuer ;)

  10. Lionel : je sais bien que nos positionnements commerciaux sont différents, et tu sais, les théories « gros client » je les connais bien.

    Un autre point à prendre en compte, ça fait 10 ans que je fais ce métier, du site, j’en ai mangé, du petit, du gros, du très gros.

    Et d’expérience, les petits « projets » ne sont vraiment pas rentables pour un indépendant comme moi, et il ne faut pas espérer la moindre fidélité d’une personne qui veut dés le début faire son site à moindre frais.

    Pour être extrême, je dirai même qu’un « site » à 300 euros me coutera de l’argent à moyen et long terme.

  11. Eh oui, c’est pour ça que je rode dans le coin. J’aime partager mes points de vue avec d’autres personnes qui savent écouter et défendre leurs positions. Et oui, je sais bien que nous n’avons pas la même vision, et je comprends tout à fait ta vision de la chose. Chaqu’un a le droit d’avoir sa politique commerciale (heureusement), qui s’adapte à son entreprise, son environnement, ses objectifs… Ce que j’essaie de faire, ce n’est pas de vous dire « les petits clients c’est bien », ou encore « faites comme moi, c’est la meilleure solution », mais juste de montrer qu’il y a plusieurs positions possibles, et qu’il ne faut pas se tromper d’ennemie.

    Je vois trop souvent des gens dire « faire un site à 300€, c’est n’importe quoi, c’est forcément de l’arnaque, ça peut pas se défendre » etc. C’est ça qui me choque. Car, rappelons-le, le marché varie ennormément d’une ville à l’autre, et les prix ne sont pas du tout les mêmes à Paris qu’à Maubeuge, par exemple. Essaie de vendre un site même à 2500€ dans la « campagne », je te souhaite bien du courage. Après biensûr, dans une grande ville (Lille, Paris, Lyon, etc) c’est pas la même chanson. Les entreprises n’ont pas la même taille, les charges ne sont pas les mêmes, les mentalités changent aussi… Et je trouve ça choquant de juger ses « collègues » sans les connaitre, juste parce qu’ils n’ont pas la même politique commerciale que nous. D’où mes posts où je veux défendre une vision différente, pour élargir un peu la vision de certains ;). Tout cela sans aucune aggressivité hein…

    Je pense qu’il y a des problèmes importants dans ce corps de métier, qui nous compliquent de beaucoup la tache, mais justement, il ne faut pas se tromper de cible. Sans parler des navigateurs et des standards (on m’a d’ailleur déjà reproché de venter les mérites de Firefox à mes clients, alors que je pense que c’est aussi une façon de faire évoluer les mentalités), il faudrait regagner la confiance des clients. Et biensûr, tant que n’importe qui peut se déclarer créateur de site internet, juste parce qu’il sait placer des boutons sur Dreamweaver (et encore), ça n’est pas prêt de s’arranger.

    Voila, encore un message de 3km (pourtant je vous promets que je m’étais juré de faire court ^^)

  12. Lionel : Tu sais, j’habite à la campagne. :)

    Comme je l’avais dit dans un commentaire d’un ancien billet, il m’arrive également de faire des prestations à faible coût, et il est possible de « réaliser » un site pour 300 euros, mais, est-ce réellement rentable, sincèrement, je pense que non.

    A moins de blinder le « post projet » et de mettre en place des contrats de maintenance béton (ou de travailler avec une société au Bangladesh).

    Tu sais bien que je suis ouvert aux méthodes de travail et politiques commerciales des autres, il y a juste un point que je veux rappeler :
    Si une société vient me voir, quelle quelle soit (artisan, TPE, PME) qu’elle me dit qu’elle a « besoin » d’être sur internet et qu’effectivement je trouve ce besoin légitime, mais qu’elle me dit qu’elle n’a que 300 euros à y mettre, je ris, jaune.

    Je suis un indépendant, mes finances ne sont pas extensibles, mais quand j’ai réellement besoin d’un achat, et bien j’achète, et ma banque me suit si j’ai un besoin de crédit.

    Entre mon équipement informatique, mes licences logiciels, les outils multiples et divers que j’ai acheté dans l’année car j’en avais « besoin » j’ai du sortir dans les 8000/9000 euros. Je pouvais me payer un méchant site internet avec ce budget.

    Tiens, un fait intéressant du point de vue contact commercial, quand une société m’appelle au téléphone, je signe un dossier dans 90% des cas. Quand c’est un contact par mail, c’est dans 90% des cas des société qui cherchent a se faire faire un site pour des clopinettes, voir parfois même, gratuitement.

  13. Tout dépend de la situation. Au démarrage d’une activité, tout contrat, même de 300€ est bon à prendre : on a « trop » de temps, mais pas (encore) assez de client. Donc même si ce n’est pas rentable par rapport au temps passé, c’est intéressant pour se faire connaitre, pour avoir un minimum de chiffre d’affaire, pour se faire la main (bien entendu pas sur la partie technique où on est déjà sencé s’y connaitre, mais sur le reste : comment vendre son produit, comment organiser son travail, etc), …

    Après biensûr, une fois implanté, si (comme toi à ce que j’ai compris) on a un emploi du temps qui affiche complet, là en effet, ça ne devient plus intéressant de se pencher sur ce genre de contrat.

    Sincèrement, quand tu as créé ton entreprise, lors de tes premiers mois d’activité, aurais-tu refusé un contrat en disant « ah nan, c’est pas assez rentable »? Personnellement, je trouverait ça assez osé, pour un début ^^.

    Au risque de me répéter, je sais bien qu’à 300€, ce n’est pas avec ça qu’on va faire tourner une entreprise sur la durée. Cependant, dire qu’il est idiot (ou « complètement fou », citer un post un peu plus haut ;) ) de faire un site à ce prix, là je ne suis pas d’accord. C’est POSSIBLE, mais PEU RENTABLE. Donc quand on n’a que ça, on prends, si on peux avoir mieux, là par contre, on va pas s’embêter avec ça.

    Je sais bien, puisqu’on en a déjà parlé, que tu comprends mon point de vue, sans forcément le partager. Mais je voulais le faire remarquer aux autres lecteurs qui on réagit ici, sans forcément avoir suivi notre débat sur l’autre billet ;)

  14. Bonjour à tous,

    Je pense que faire des sites web « low cost » n’est pas vraiment une solution, en effet le client demandera toujours des ajustements, même une fois le site livré, sans compter la formation nécéssaire pour lui apprendre à utiliser le CMS utilisé. Si on veut bien répondre à ses attentes il faut prévoir les appels « post livraison » ;-)

    Bonne journée a vous !