Etaler sa vie, diffuser son identité


C’est, finalement si facile :

Bon anniversaire, Marc. Le 5 décembre 2008, tu fêteras tes vingt-neuf ans. Tu permets qu’on se tutoie, Marc ? Tu ne me connais pas, c’est vrai. Mais moi, je te connais très bien. C’est sur toi qu’est tombée la (mal)chance d’être le premier portrait Google du Tigre. Une rubrique toute simple : on prend un anonyme et on raconte sa vie grâce à toutes les traces qu’il a laissées, volontairement ou non sur Internet. Comment ça, un message se cache derrière l’idée de cette rubrique ? Évidemment : l’idée qu’on ne fait pas vraiment attention aux informations privées disponibles sur Internet, et que, une fois synthétisées, elles prennent soudain un relief inquiétant. Mais sache que j’ai plongé dans ta vie sans arrière-pensée : j’adore rencontrer des inconnus. Je préfère te prévenir : ce sera violemment impudique, à l’opposé de tout ce qu’on défend dans Le Tigre. Mais c’est pour la bonne cause ; et puis, après tout, c’est de ta faute : tu n’avais qu’à faire attention.
Raphaël Meltz pour le Journal Le Tigre : Marc L***

Publication internet d’un article initialement paru dans le Journal papier Le Tigre.

Lisez le intégralement pour vous rendre compte des possibilités de recoupement d’informations possibles à partir de ce que vous diffusez sur internet.

Pour moi, cet article synthétise exactement ce que je pense de tout ça, le problème, ce n’est pas d’étaler sa vie, ça c’est notre choix. Le problème, ce sont les effets de bord, nous étalons également la vie de nos proches, de nos relations, de nos amis, de notre famille.

Je peux, globalement, contrôler les informations que je diffuse par moi même et sur moi même, par contre je n’ai presque aucun contrôle sur ce que diffusent les autres et c’est bien là le problème…

Via Adverbe.


8 réponses à “Etaler sa vie, diffuser son identité”

  1. Je trouve qu’on présente souvent la question de la vie privée sur Internet de manière un peu manichéenne. On parle d’«étaler sa vie privée» (noir) ou au contraire d’extrême prudence (blanc). Mais du point de vue de chaque utilisateur, on n’est pas dans ce registre: on dévoile des choses, mais dans un contexte donné et pour un lectorat soit clairement identifié, soit au moins limité à un certain nombre de personnes ou au pire un ordre de grandeur.

    Ce sont ensuite les moteurs de recherche ou la recherche interne des sites «réseaux sociaux» qui faussent la donne (j’en parlais en 2007).

  2. Florent : pour familles.com, je me rappelle de la discussion sur le sujet.

    Pour exemple, un produit comme hellotipi, orienté familles, est privé, les données sont protégées, il a un modèle économique simple : des abonnements payants.

    De l’autre, les réseaux sociaux de toutes sortes, doivent être le plus vus, lus, accessibles via les moteurs de recherche, etc…

    Sans être manichéen, je pense juste que les personnes utilisant internet n’ont pas encore assez de recul pour réaliser la portée de leurs publications d’informations du fait de la facilité d’accès à ces données.

    Ca viendra, petit à petit, mais en attendant, on diffuse, on étale, sa vie, et celle des autres.

  3. J’suis assez d’accord avec Florent V… Nous sommes un peu trop omnubilé par notre petit ventre… Cela tourne à l’obsession. Aymeric, en répondant franchement, tu as des photos qui peuvent poser problème à tes amis, ta famille qui sont exposées à la vue de tous ? Tu étales également la vie de tes proches, de tes relations, de tes amis, de ta famille ? Non. je ne pense pas, comme nous le faisons tous :-)

    je conclue mon billet sur le sujet comme ceci… et en ce qui me concerne, les images, textes… destinés à mes « vrais » amis ne sont pas sur ces réseaux ou alors, protégés… :

    Mais, j’en reviens aux conclusions du journaliste en point de mire de Mediapart. Les informations découvertes sont les informations que le journaliste (personne publique s’il en est) a bien voulu diffuser. Effectivement, pour moi aussi, il est facile de trouver adresse, téléphone (par contre, je vous mets au défi de trouver mon numéro de portable), quelques images ou lieux de vacances, mes amis « virtuels » (là encore, difficile pour vous de trouver les amis qui étaient conviés à mon anniversaire par exemple), mon (mes) activité professionnelle… Bref, des informations que je veux bien communiquer, des informations que je n’ai pas de raison de cacher pour garder mon intimité.

    De plus, comme mes faux-profils pour les besoins d’enquêtes, par essence, ne correspondent à rien… ils peuvent juste tromper les internautes qui pourraient ainsi se faire une fausse idée de moi. Mais, après tout, je ne les connais pas ! Donc, quelle importance.

    Et, si j’y réfléchis bien, qu’est ce que j’ai à cacher ? Rien ! Donc, pas grand-chose à me reprocher :-) Ah si, quelques photos prises dans mes années de jeunesse (mais je ne les aie jamais vues sur Internet…). Rien de transcendantal… mais, pour le principe je n’aimerais pas que l’on me voit sous la douche ;-)

    D’autre part, toute la complexité du problème est dans le billet précédent : nous devons avoir une présence sur Internet mais «ne rien dire» ou diffuser !

  4. Salut,
    En faite quand je vois ça, je me dit qu’on devient un peu des célébrités, eux doivent gérer leur image publique, et nous nous devons gérer notre image sûr le net.

    Je tiens aussi à dire que le problème dans des sites comme facebook, on peut gérer notre image sur le moment mais on perds après tout contrôle de l’information, déjà si je me rappel bien, David Larlet en avait parlé dans Parisweb2008.

  5. delcroix : je pense que les personnes de ta génération, et un peu également de la mienne, sont moins concernées que certaines générations plus récentes et à mon avis ça ne va pas s’améliorer.

    Je ne pense pas que dans ton cercle proche, les personnes soient du genre à prendre une flopée de photos ou de vidéos avec leurs téléphones portables. Médias qui sont directement intégrables dans telle ou telle plateforme sociale.

    L’intégration de ces outils de diffusion liés à l’évolution technologique facilitent cette diffusion, ils la canalisent même.

    Maintenant essaie de revenir de nombreuses années en arrière, à l’époque ou tu étais ado ou post ado, transpose les moyens de communication modernes à cette époque, imagine tout ce qui pourrait être diffusé, sans que tu le saches et qui pourrait te nuire potentiellement. On a tous, plus ou moins, fait des conneries, des beuveries, on s’est tous retrouvés dans des situations que l’on préfère parfois oublier.

    Maintenant, imagine, comme c’est déjà arrivé, qu’une de ces « conneries » privées se retrouve en top des vidéos visionnées sur youtube…

    Je ne dis pas qu’il ne faut pas utiliser les services fournis sur internet, juste qu’il faut que les gens soient éduqués, clairement prévenus, de la possibilité de grandeur de diffusion de leurs informations.

    Ounadjela Abdelkader : il y a un peu de ça, peut être le fameux quart d’heure d’un certain Andy Warhol. ;)

  6. Pas trop compris le buzz autour de ce truc. Si tu dévoiles ta vie sur internet… ben tu la dévoiles donc wtp ?

  7. C’est très intéressant ce genre investigation les personnes montrent des fois des choses privées quel ne montreraient pas dans la vie irl.