Dans la vie d’un formateur, il y a de nombreuses raisons pour qu’une formation se passe mal.
Une des raisons principale à ce genre d’incidents, est une mauvaise estimation initiale du client des besoins en formation ou une mauvaise évaluation de l’entreprise de formation des besoins réels du client.
On creuse les besoins réels, bien souvent, en fonction de l’interlocuteur et de son degré de connaissance du milieu de la formation.
Donc, quand un bureau de ressources humaines (dont une partie du métier est quand même de se tenir au courant des formations professionnelles) vous contacte pour une simple initiation sur un logiciel, et bien, vous préparez une initiation, c’est à dire une formation simple orientée outil et non pas orientée métier, et surtout vous choisissez le prestataire le mieux adapté aux besoins de la formation.
Donc, voila vous l’aurez compris, j’ai eu un léger problème ce matin en arrivant devant les stagiaires de la deuxième formation que je devais donner à Brest.
J’attendais des stagiaires désirant « dégrossir » les connaissances de base sur le logiciel prévu (Adobe Lightroom), et je me suis retrouvé face à 4 photographes professionnels, bien habitués à l’outil informatique et ayant dépassé depuis longtemps le stade de l’initiation sur Lightroom vu que leur demande de formation date d’il y a… un an.
Ils ont des questions longues comme le bras, extrêmement ciblées et pointues et surtout complètement en rapport avec leur activité professionnelle, qui est à des années lumière de ma spécialisation.
Un grand moment de solitude.
Que faire dans ce cas là ? Tout simplement ce que je fais toujours : être honnête.
Je leur ai expliqué directement le problème et exposé des solutions à la hauteur de mes compétences, c’est à dire que n’étant pas expert de leur secteur d’activité, je ne pourrais me positionner que sur certains de leurs besoins et principalement d’un point de vue technique en y ajoutant une plusvalue sur de nombreux sujets annexes proches de leurs problématiques.
En clair : transposer une expertise sectorielle à un autre secteur d’activité car nous restons dans des problématiques liées à la gestion des flux de production dans les métiers de la chaîne graphique.
Mais à part ça, pour savoir quel appareil gère le mieux le format raw ou la compression jpeg en natif, là, je sèche. ;)
Quand on dit qu’être formateur c’est continuellement remettre en cause ses compétences.
6 réponses à “Grand moment de solitude pour un formateur”
J’ai appris quelques chose durant mes dernières années : quand tu es honnête, tu atteins une certaine confiance envers ton interlocuteur, et bien souvent tu as le droit à une seconde chance pour te rattraper et montrer de quoi tu es capable.
J’espère que tu aura cette chance là avec ce client, ce n’est jamais bon de rester sur un un échec !
Rien à voir mais il semble qu’il y ai une différence de rendu entre la prévisualisation du commentaire et son affichage après validation. J’avais un saut de ligne dans la prévisu, et au final il y en a deux !
Salut
J’imagine le court instant où tu as eu des sueurs froides ;-)
C’est clair qu’être honnête est la première des choses. J’ai eu un formateur dans le même cas que le tien, c’est le genre de situation qui met vraiment en défaut. L’essentiel…c’est que tu ais pu repartir !!!
J’ai connu cette situation, notamment pour l’animation de mon tout premier cours d’initiation à Photoshop, déjà qu’ils étaient le double du nombre auquel j’étais habitué pour une formation, mais en plus dans le lot, il y avait aussi plusieurs photographes qui l’utilisait depuis un moment.
Enfin, j’ai eu de la chance, ils étaient au courant du plan de cours, et n’étaient pas réticent de revoir les bases. Au final, ils ont été content, car je leur ait surtout enseigné des méthodologie, que leur apprentissage empirique ne leur avait pas appris.
L’autre cas classique (qui m’est arrivé aussi), c’est le client qui réclame une formation Photoshop, tu vas sur place, et tu t’aperçois qu’il s’agit de Photoshop, oui, mais Element (quand ce n’est pas carrément un logiciel d’un autre éditeur), et forcement, plein de points prévus dans le plan de cours ne peuvent plus coller…
Je compatis donc à ton moment de solitude, mais, je crois bien que cela risque fort de ne pas être le dernier, les bureaux de ressources humaines ont en général un manque de culture informatique eux aussi, ce qui fait qu’ils font relativement souvent des bourdes sur les choix des plans de formations
Exact, le métier de formateur n’est pas toujours facile… J’ai eu l’occasion de faire une formation xhtml/css dans une web agency qui s’est pas très bien passée. Car le patron qui avait organisé la formation voulait passer aux standards et tout le tralala donc j’arrive avec mes bouquins sur les CSS et mes grands principes (flash c’est la mal absolu, IE = satan, etc.), alors que la personne que je formais ne jurait que par flash et flex et était totalement réfractaire à tout ce que je pouvais lui dire…
En fait son patron lui a organisé une formation que la personne ne voulait pas, un grand moment!
Pour l’instant, ça se passe plutôt bien. Je compense mes manques de connaissances de leur métier par des connaissances approfondies de l’outil informatique des des mécanismes de production de la chaine graphique.
Car dans les faits, une fois les notions de bases du logiciel intégrées, ils ont les compétences professionnelles pour étudier de près les fonctionnalités purement ciblées photographie.
En mixant mes compétences et les leurs et en élargissant les sujets traités par la formation, tout le monde s’y retrouve.
En tous cas merci pour vos messages et anecdotes, je me sens moins seul. :)