Vous vous sentez plutôt patron ? Indépendant ? Sous-traitant ?


Moi, je veux devenir patron

C’est ce que m’a répondu un collègue indépendant lors d’une discussion sur l’avenir de nos activités, il voudrait faire évoluer son activité pour un jour pouvoir embaucher du personnel, s’agrandir, créer de l’emploi, de la valeur, du capital.. rayez les mentions inutiles.

C’est bien beau, mais patron, c’est un métier, avec ses compétences, ses obligations, ses droits et devoirs.

Je connais très bien deux « patrons » qui sont passés par la case indépendant et ont évolué vers des « sociétés » plus complexes, et ce qui est amusant, alors que ces deux personnes ne se connaissent absolument pas et ne sont pas dans le même secteur (un dirige une agence de créa et l’autre un centre de formation), elles m’ont fait toutes les deux la même réflexion : Je ne fais plus le métier que j’aime, je passe tout mon temps à gérer ma société.

D’ailleurs, si le premier ne pense pas changer à l’avenir, le deuxième à décidé de revendre sa société pour se focaliser de nouveau sur les aspects de son métier qui le passionnent le plus.

Personnellement, je ne me sens pas patron (mais qu’est-ce réellement qu’un patron ?), mais qui sait de quoi sera fait l’avenir ?

Je veux juste faire de la sous-traitance

De nombreuses personnes s’installent en indépendant en ayant pour principal client… leur précédent employeur. Ne croyez pas qu’ils s’agisse de cas isolés, c’est au contraire une pratique très répandue.

De plus, je connais de nombreux prestataires qui ne désirent pas, ou n’ont pas les compétences pour, gérer en direct des clients potentiels. Ces personnes se positionnent sur le marché de la sous-traitance, ils ne réalisent rien ou presque en nom propre et n’interviennent que sur certains pôles de projets.

Bien que je respecte ce positionnement, je le trouve personnellement très frustrant, on a rarement le contrôle sur les dossiers, les informations sont souvent de seconde main et pour finir, le sous-traitant finit presque invariablement par être traité comme un employé par les sociétés donneuses d’ordres.

Et c’est sans parler des choses que dont vous ne vouliez pas/plus vous occuper mais qui finissent par vous retomber dessus : devis, cahier des charges, voir parfois un truc du style « Ce serait plus simple que tu vois directement avec le client ».

Sincèrement, il y a un niveau dans la sous-traitance ou on finit par se demander si on ne ferait pas mieux de retrouver un emploi.

Moi je suis indépendant

Ah, là, c’est moi qui parle, oui je suis indépendant, je gère mes clients, mes dossiers, je suis mon propre patron (mais que le mien), je peux prendre en main des dossiers complets, et si il me manque des compétences, je monte une équipe avec d’autres indépendants.

J’aime la relation client, enfin avec certains clients, ceux qui reconnaissent la valeur de mon travail, de ce que je leur apporte.

Je suis indépendant et je continue à faire un métier que j’aime, qui me passionne car ce qui me plait dans ce statut, c’est de tout contrôler, de A à Z, du premier contact commercial à la réalisation finale, cette remise en cause permanente de mon travail et de mes compétences, et pouvoir me dire à la fin : c’est moi qui l’ai fait, avec une certaine fierté.

Je dois tout de même avouer que vouloir tout contrôler, ça a un défaut majeur, j’hésite souvent à sous-traiter certaines taches alors que ce serait plus rentable pour moi, mais que voulez-vous, on ne se refait pas.

Je ne dis pas, qu’un jour, ne se posera pas la question de devenir « patron » pour de vrai, mais je crois, par contre, qu’il faudra vraiment qu’à ce moment là je pèse sérieusement le pour et le contre et que je m’en sente capable, mais ça, c’est une autre histoire.

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11 réponses à “Vous vous sentez plutôt patron ? Indépendant ? Sous-traitant ?”

  1. héhé… Je crois que l’on parle de moi, n’est ce pas Baptiste :-))
    Aymeric, je dois t’avouer une chose, je disais la même chose que toi en 2000 ! Méfies toi ;-)

  2. Ta réflexion ramène aux fondamentaux : qui est-on réellement, quelles-sont nos vraies compétences humaines, quelles-sont nos véritables envies ? Le parcours classique que tu cites au début n’est qu’un « schéma » qui rassure parce qu’une majorité le suit. Mais qui ne correspond pas forcément, loin de là, à qui on est. De plus, les arguments économiques ont forcément l’ascendant sur les arguments humains, dans notre société, dans ces choix de parcours, avec un résultat pas forcément idéal en terme d’harmonie personnelle. La preuve quand tu parles de « rentabilité »…
    Donc, continuer à se poser ce genre de questions me parait plutôt sain et j’espère salvateur ! ;-)

  3. Il est sûr et certain que les référenciels de compétence sont complètement différents pour un patron et pour un indépendant.

    Et tout le monde ne peut pas avoir toutes les compétences à la fois, mais ce n’est pas exclusif non plus, et on peut évoluer aussi dans ses compétences.

    Je crois qu’il est essentiel pour un indépendant de régulier faire un bilan ou une réévaluation, parce que justement, étant indépendant, il a plus de risque de perdre de vue le développement de ses compétences. (Et là, je parle bien évidemment pour moi en premier lieu, car je sens bien que c’est une sacré pierre d’achoppement dans le développement de mon petit business).

  4.  »M’enfin Otir ! à quoi te sers la touche prévisualisation si tu ne l’utilises pas !!
     »
    (Baffe indépendante auto dispensée).

  5. petite précision, l’un des deux patrons est toujours en profession libérale :-)) d’où la question où s’arrête ce statut.

    Si je reprends de plus près ton billet en détail et pour répondre à Pierre, pour moi, principal client = précédent employeur est très dangereux… C’est une solution dont il faut s’écarter rapidement. par contre, je n’aurais pas le même jugement que toi concernant la sous-traitance ! Je pense que c’est une bonne école pour pas mal de personnes, cela leur permet, notament en formation (tiens on sait de quel patron il s’agit) d’apprendre les méandres du métier de formateur… même s’il est vrai que l’on est considéré non pas comme un employé par les sociétés donneuses d’ordres, mais trop souvent comme un sous-employé. J’ai toujours été frustré par exemple à l’époque ou je passais la moitié de ma vie ou plus dans une structure de ne pas être invité au pot de début d’année, etc.
    Le côté « Ce serait plus simple que tu vois directement avec le client » ne me dérange pas… Je le propose même souvent aux centres pour qui je travaille en délégation… Non, pour moi l’avantage de la sous-traitance était d’un autre ordre qui semble se perdre :-( Je n’avais pas à m’occuper de l’encaissement de mes factures ! C’est la seule différence que je vois entre formation en direct et en sous-traitance (en plus, j’ajouterai la papasserie concernant les conventions -inexistant en sous-traitance – et le montant de la facture (du simple au double).

    @ Pierre : Les arguments économiques n’ont forcément l’ascendant sur les arguments humains. Ce sont des choix. par exemple revendre mon centre de formation est un choix. Beaucoup en sont surpris et me « critique »… et je donne en mille la question qui suit : «mais, qu’est ce que tu vas faire après !». Ben, continuer à travailler tiens ! La plupart des gens ont peur de leur avenir, ils manquent de confiance en eux ou à l’inverse, rêvent à des situations invraisemblable… « Ils se la « pêtent »
    Depuis 20 ans maintenant, j’ai cotoyé de nombreux « indépendants » et ceux qui était dans le système à l’origine se compte sur moins d’une main !
    Je lutte vous l’aurez compris contre ce discours hypocrite selon moi en règle général qui consiste à dire que les arguments économiques (ils ont bon dos) ont forcément l’ascendant sur les arguments humains. Nous ne nous connaissons pas mais je peux dire que pour ma part ce serait plutôt l’inverse les arguments humains ont toujours primés. Pourtant, je suis marié, deux enfants en bas âge… et personne pour ainsi dire ne connait mon passé… Dès que l’on se dit que les arguments économiques ont l’ascendant, c’est foutu. Au moindre problème, ce ne sera pas de la responsabilité de la personne mais de la société, des arguments économiques… Arrêtons d’être des assistés en tout genre ! Arrêtons ce discours si l’on veut être indépendant et privilégions les arguments humains ! Y’a pas que le fric dans la vie.

    @ Otir : Je suis d’accord avec toi sur le développement perpétuel de ses compétences lorsque l’on est indépendant ! C’est lui qui m’a permis de durer toutes ces années. Je l’associerais à un autre facteur : le « flair » dans l’avenir ! Je me rappelle comme si c’était hier le choix dans le monde de la formation d’ajouter des compétences sur Internet ! Combien de formateurs bureautique, PAO… à l’époque sont restés sur le carreau pour avoir négligé ce média. C’est pire en créa web me semble t-il. Et je ne parle pas des orientations qu’il faut choisir actuellement concernant le monde de la formation ! Je vous donne rendez vous dans 5 ans ici et l’on fait une comparaison avec le monde des formations d’aujourd’hui. Je prends le pari de profondes mutations… mais je n’en dis pas plus, sinon, personne ne voudra me racheter mon centre alors que pour le coup ce n’est qu’une question de structure :-))

  6. @ Delcroix : Il me semble que tu exprimes en détail exactement ce que je pense et soutiens : être honnête avec soi-même et aller dans le sens de nos talents plutôt que celui de l’économie de marché à tous prix, qui sont les modèles traditionnellement proposés et vantés.
    Si nos talents vont dans le sens du marché, tant mieux, c’est tout bénèf’. S’ils sont un peu à contre courant et demandent de ce fait plus d’efforts, pour des gains (financiers) plus faibles, eh bien c’est mektoub mais ça reste mon choix !

  7. Baptiste : trooop dur.

    Delcroix : bien sur, je ne dis pas « fontaine… » juste que actuellement je ne me sens pas de « diriger » une entreprise, ce qui est amusant quelque part, vu que je fais de la gestion de projets.

    Pierrot : voila, tu as tout compris, du moins pour le moment, je préfère me cantonner actuellement à ce que j’aime faire, même si l’aventure de la « direction » d’entreprise me tente et je pense que je m’y pencherai quand j’aurais l’impression de tourner en rond dans mon activité actuelle, ou alors, je change de branche.

    Otir : ce qu’il y a de bien avec le terme « référenciels de compétence », c’est que quand quelqu’un le case dans une phrase, on sait de façon a peu près sure que l’on a affaire à une personne faisant ou ayant fait de la formation. ;)

    C’est comme « Activation du Développement Vocationnel et Personnel », « Programmation Neuro-Linguistique » et « Communication Interpersonnelle », ça ne trompe pas.

  8. Que veux-tu Aymeric, je suis une linguiste, polyglotte de surcroît :-)

    Et je sais que sur ton blogue je peux parler la langue des formateurs sans risque d’être incomprise !

  9. Bonjour tout le monde,
    @Delcroix,
    Voilà ça fait presque 5 ans :-)
    @Pierrot,
    Non pas +1 mais +10 !
    En effet personnellement je viens de quitter mon ancien patron à cause de sa cupidité insatiable au détriment même de l’honnêteté intellectuelle.
    Bref vive les vrais hommes ;-)
    @Aymeric,
    Blog sympathique et humain comme je les aimes. Un grand merci.