Genèse d’une société : IV – AJcréa


Après avoir repris contact avec différents réseaux professionnels, j’ai commencé à m’intéresser aux discussions tournant autour des standards. Un nom revenait souvent dans les discussions : Alsacréations.

Eric Delcroix semblait porter cette communauté en très haute estime, c’est donc tout naturellement que je suis allé voir. Erreur, monumentale erreur.

Plus je lisais les discussions du forum plus je me rendais compte que moi, qui croyais être un professionnel, je n’étais en fait qu’un bidouilleur de première.

Je pouvais me donner l’excuse d’avoir travaillé de nombreuses années dans une société ou la veille n’était pas de mise, mais je ne pouvais plus décemment continuer à travailler avec de mauvaises méthodes.

J’ai donc décidé de remettre en cause toutes mes compétences professionnelles et de tout reprendre à 0, et croyez moi, ce n’est pas si simple.

Pendant 1 mois, je n’ai fait que ça, des exercices, des tests, de la lecture de ressources, de nouveaux tests plus poussés pour enfin finir par réaliser une nouvelle version de mon site professionnel, respectueuse des standards et entièrement habillé graphiquement par CSS.

C’est donc avec fierté que je propose mon bébé à la vindicte populaire de la partie du forum Alsacréations nommée : Ergonomie et esthétique générale, demandes d’avis et de critiques.

Le code semble bon, mais on me parle de différents problèmes touchant à l’accessibilité… L’accessiquoi ?

Je ne sais pas si vous vous en êtes rendu compte, mais je suis quelqu’un de curieux et de perfectionniste, et quand on me parle de quelque chose touchant à mon métier, j’aime bien savoir de quoi on me parle.

Me voici donc à la découverte d’une autre évolution de mes compétences : l’accessibilité et la qualité.

Et croyez moi, quoi qu’on en dise, ce n’est pas si simple de s’y retrouver dans toutes les bonnes pratiques liées à l’accessibilité : WCAG, WAI, Accessiweb, handicaps multiples et divers, ce qu’en disent les uns, ce qu’en pensent les autres, les pour, les contres, bonnes pratiques pour les uns, hérésie pour les autres.

L’accessibilité numérique est un des domaines de notre métier qui a une forte implication émotionnelle et qui, de fait, entraine parfois des comportements extrémistes.

En parallèle, je travaille à mon positionnement commercial et professionnel.

Ayant déménagé dans un environnement rural, je décide de prendre contact avec tout ce qui peut ressembler de près ou de loin à une association ou une organisation professionnelle.

Je prends, en particulier, contact avec l’association principale d’entrepreneurs des environs, dirigée par un entrepreneur très connu, le PDG des entreprises Beillevaire qui est impliqué dans a peu près toutes les associations et organisation locales.

Pour la petite histoire, il m’a fallu plusieurs appels à son siège social pour prendre contact avec lui, pas mal de messages laissés à son secrétariat avec la promesse qu’il allait me rappeler.

Et il m’a rappelé, un des moments les plus humiliants de ma vie de professionnel.

Exceptionnellement, j’avais ma fille à la maison, elle était malade et donc impossible de la laisser chez sa nounou, on joue un peu, puis vient le moment de lui changer sa couche… Je vous laisse deviner la suite, le téléphone sonne, je réponds… Bonjour, ici monsieur Beillevaire… PAPA!!!!!!!!!! PAPA!!!!!!! PAPAAAAAAAA!!!!!!

Euhhh, est-ce que peux vous rappeler un peu plus tard ? J’ai ma fille là… problème… malade… changement de couche….

Réponse de mon interlocuteur (je sens bien qu’il est plié de rire au téléphone) : Je vous rappelle un peu plus tard.

Et merdeeeeee…

Heureusement, il a rappelé. J’ai évité le suicide par immersion prolongée dans le bac à couches.

De mes échanges avec monsieur Beillevaire, un élément principal va se dégager : si je désire m’installer dans le coin et prospecter au niveau local, il me faudra créer une société, le portage salarial n’est pas encore forcément bien intégré et les gens aiment bien savoir qui travaille pour eux.

Je décide donc de prendre contact avec différents professionnels ou administrations à même de me conseiller et principalement :

  • Le responsable local de la chambre des métiers et de la chambre de commerce et de l’industrie.
  • Un expert comptable

Si vous avez l’envie de vous installer, surtout dans une zone rurale, ces deux interlocuteurs sont obligatoires. Ils connaissent parfaitement le tissus économique local, ils connaissent les bons interlocuteurs en fonction de votre secteur, ils connaissent tous les réseaux, bref, ils sont incontournables.

N’hésitez pas à rencontrer plusieurs experts comptables d’entreprises différentes, eux même vous le conseilleront si ils sont professionnels, tout simplement pour agrandir votre réseau de connaissances au niveau local.

Pour créer les statuts de mon entreprise, j’ai utilisé les services de deux personnes : mon futur comptable, et mon avocate (bon là ce n’est pas obligatoire, mais j’ai une soeur avocate, autant la faire travailler).

Contrairement aux idées reçues, créer sa société, ce n’est ni long ni difficile, à partir du moment que vous savez ce que vous faites, que vous êtes motivé et que votre projet tient la route.

Ce qui est long, c’est la réflexion autour du projet, quel statut, quel capital, quel nom…

Pour ma part, j’ai fait confiance aux professionnels qui m’ont conseillé, qui ont réfléchi avec moi, sachant que rare sont les choix qui sont irréversibles.

Fin Juillet, mon entreprise était officiellement créée : l’EURL AJcréa.

Comme vous pouvez le voir, je ne me suis pas foulé pour le nom, je n’avais pas envie de trop chercher, sachant que j’allais me présenter en nom propre la plupart du temps. Dans les faits, l’entreprise c’est moi, Aymeric Jacquet.

Mi Aout, je signais le premier contrat de la société, plutôt un signe encourageant.


4 réponses à “Genèse d’une société : IV – AJcréa”

  1. Vraiment intéressant cette suite dont on attend avec impatience … la suite ;o – Dans ce billet, on comprend à quel point un salarié peut travailler et s’installer dans une certaine routine sans que cela ne le gêne dans l’exécution des tâches qu’on lui confie, alors que dans le même temps, un freelance DOIT se mettre constamment à niveau afin de pouvoir répondre à des demandes en accords avec les nouveautés de son marché.

    Bravo à toi pour avoir eu le courage de tout reprendre à 0 !

  2. Si, si, Monsieur Delcroix! Je confirme!! Beaucoup d’estime!

    Je ne me souvenais plus de l’épisode de la couche, mais maintenant que j’y repense… ^^