Mauvais payeur, c’est un métier


Je ne sais plus ou et quand je l’avais lu, mais dans un article d’un journal économique, il était spécifié que les mauvais payeurs étaient responsables plus ou moins directement de 40% des dépôts de bilan en France.

Ouch! Ca fait quand même froid dans le dos même si il est fort possible que ce chiffre ait été « gonflé ».

Ma première rencontre avec les mauvais payeurs, c’était aux débuts de mon activité salariée, il y a de cela quelques années. Mon patron avait l’habitude de dire qu’il pourrait écrire un bouquin sur le sujet, une sorte de best-off des excuses bidon avec en première place toutes catégories le fameux : Le chèque est parti hier.

Phrase que j’ai eu l’occasion de tester depuis, j’y ajouterai également sa petite soeur : Oh oui excusez moi, je m’en occupe dans la journée

C’est tout simplement incroyable l’aplomb et l’extraordinaire mauvaise foi que les personnes peuvent développer quand il s’agit de payer.

Je vous rassure tout de suite, je n’ai personnellement jamais été confronté à ce problème dans le cadre de mon activité, cela vient peut être du fait que la quasi totalité de mes clients viennent de mes réseaux, mais par contre, j’ai une amie, qui exerce une profession libérale, qui elle a des champions du monde toute catégorie.

Quelques petites perles :

Appel au service comptable de l’entreprise cliente :
Bonjour, je vous appelle à propos de la facture X qui devait être réglée il y a plus d’un mois.
Ah désolée madame, nous n’avons pas de facture X.
Bon, passez moi Monsieur Y s’il vous plait.
Petite musique douce d’attente… quelques minutes…
oui Allo?
Bonjour Monsieur Y, désolée de vous déranger, c’est à propos de la facture X.
Bonjour, Ah oui, et bien attendez je vous renvoie au service comptable.
Euh non je viens de leur…
Petite musique douce d’attente… quelques minutes…
Service comptable oui bonjour.
Bonjour, c’est à propos de la facture X, je viens d’avoir Monsieur Y.
Ahhhh ouiiii! Cette Facture là! Nous la traitons dans la semaine.

Appel direct au client :
Bonjour Monsieur machin, ici madame truc, je vous appelle à propose de la facture Z.
Et bien vous n’allez pas être payée tout de suite, nous contestons la facture.
Vous contestez? Mais Monsieur machin, le montant de la facture est exactement égal au montant de votre bon de commande.
Ce n’est pas le problème, sachez seulement que nous contestons la facture, au revoir.

Vous trouvez cela surement amusant, mais tout ça cache un réel problème pour nous autres entrepreneurs, car souvent, dans le cas de petites commandes, le mauvais payeur sait que vous n’irez pas jusqu’aux procédures légales, cela vous prendrait trop de temps et d’énergie.

Il faut penser à se prémunir, et surtout prévoir.

Une petite série de recommandations :

Si vous faites affaire avec un client pour la première fois, que quelque chose vous titille, n’hésitez pas à prendre des renseignements sur la santé financière de l’entreprise, il existe de nombreux services spécialisés, souvent payants certes, mais qui peuvent vous éviter de nombreux problèmes à l’avenir.

Faites payer un acompte à la commande, surtout si vous même allez devoir faire des dépenses pour le projet, si le règlement final est long à venir, vous aurez au moins évité de sortir de l’argent de votre proche.

35% d’acompte à la commande est un chiffre souvent utilisé et acceptable.

Si c’est un long projet, n’hésitez pas à mettre en place des facturations à hauteur de l’avancement du projet et vous mettant d’accord à l’avance avec le client.

Par exemple 25% à la commande, 25 % en milieu de dossier etc…

Sur une commande de sites internet, ne payez jamais l’hébergement ou le nom de domaine à la place du client, préparez lui les opérations à effectuer mais laissez lui les commander lui même.

De même, sur une commande « Print », ne payez jamais les travaux d’imprimerie, faites facturer le client en direct par l’imprimeur.

Plus généralement, essayez de travailler uniquement avec des gens avec qui vous vous sentez en confiance, ce n’est que comme ça que vous arriverez à avoir de bonnes relations avec vos clients sur le long terme.

En assouplissant petit à petit vos modes de fonctionnement et les risques que vous prenez pour eux, vous ferez également plaisir à vos clients en leur prouvant que vous leur faites confiance.

En tous cas, méfiez vous, les mauvais payeurs sont parmi nous, et ils savent très bien ce qu’ils font.


Une réponse à “Mauvais payeur, c’est un métier”

  1. " Essayez de travailler uniquement avec des gens avec qui vous vous sentez en confiance " .. même ceux qui vous recommande la main sur le coeur un hébergeur présentant de gros soucis techniques ?! Allez, je te taquine mais je comprend complètement ce point : Autant avant je relançais et nmentêtais à travailler avec/pour des gens avec qui le contact était parfois difficile, autant maintenant je séléctionne et filtre dès la première presta. Quand tu as un bon feeling et sait que la personne est pour toi bien plus qu’un numéro sur une facture ou un prestataire lointain, tu travailles globalement plus zen.